Wednesday, October 14, 2015

De Jean-Michel Bongiraud (extrait de T-B 81)

Rouge le peuple noir son esprit et son corps
la houle populaire chante par-delà les enceintes
pas de micro ni de sonorisation l'idéal suffit
dans les ruelles un enfant court vers les hauteurs
la nature reprend des forces et les humbles demeurent humbles
les matins seront froids neigeux et les mains chaudes
quel rouge teinte la vie quel noir adoucit la parole
dans les vallées où songe un serpent une pousse verte s'émancipe
il fera doux dans ce pays où les pluies seront dociles et fécondes

Rouge sur les joues et noir entre les dents
quelle révolution portera l'humain plus loin que sa vue
les affiches interpellent une main les déchire
derrière leurs écrans des gardes en cravate coupent la pensée
le rire des ânes se fait strident et leurs pattes cognent fort
les portails d'acier s'ouvriront sous la poussée du nombre
autant de masques à brûler autant de langues à couper
dans le rouge flambera la vie et sur le noir les guêpes sauteront
aucun martyre n'est utile quand la foule l'accompagne
elle coupera les cercles poussera les cortèges charmera les soldats
de leurs mains douces et calmes les êtres apprivoiseront les écureuils

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Incipits finissants (67)

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