Y m’est arrivé un truc extraordinaire en fabriquant le Traction-Brabant. Sans doute la première et dernière fois que ce machin là sert à quelque chose.
Ma putain d’agrafeuse fonctionne mal depuis le jour où je l’ai achetée. Pas amortie, j’allais quand même pas la foutre à la poubelle. Le problème est que la tirette faisait des sauts de kangourou dans l’appartement. J’agrafais un exemplaire au hasard pour Gallimard et clac ! le projectile traversait la salle comme une sorcière sur son balai de chiotte. Ca c’est sûrement du sabotage d’extrême gauche.
Un jour que ça m’a trop énervé, j’ai balancé cette satanée machine dans le sens inverse de celui pris par la tirette. J’aurais pu casser une vitre mais comme vous le savez, en été, les fenêtres sont ouvertes. L’agrafeuse a donc chuté du troisième étage sur la gueule de mon voisin du quatrième étage. En soi, ce n’était pas trop grave. Mon voisin est du genre protecteur de l’ordre moral (comme s’il avait besoin de protection) : travail pour les autres, famille pour les bières et patrie pour le foot.
Bref, mon engin de malheur l’a bien amoché, ce qui ne contribua pas à arranger nos rapports, puisque d’ordinaire je suis plutôt amateur de guitare métal au lever du lit.
Mais qu’a fait la Police ? La Police a relevé les empreintes de l’agrafeuse sur sa tronche qui depuis s’est modifiée - plus rabot mixeur que photomaton du septième ciel - et n’a pas tardé à identifier le ou plus exactement la coupable : la poésie bien sûr.
CQFD : Ici l’utilité salvatrice de ce « média » d’ordinaire réservé à tous les âges à partir du troisième.
P.M.
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