Saturday, May 15, 2010

Incipits finissants (29)

Moi dans la vie je suis vraiment un révolté. Partout où je passe, je fous toujours un maximum de bordel. C’est peu dire qu’après moi l’herbe ne repousse pas. Je suis le genre de mec qui fait pas dans la dentelle.
Alors forcément les autres autour ont beaucoup peur de mes réactions.
Vous voulez des exemples ? Je vais vous en donner moi des exemples. La vie professionnelle d’abord.
L’année dernière, lors du pot de départ qui était organisé pour un collègue du genre péteux, j’ai mis une épingle à nourrice dans l’enveloppe qui est passée dans les services. Et en plus j’ai signé l’enveloppe. Oh la la m’ont dit les autres t’es cinglé. Hé oui je le suis !
Et c’est pas tout. L’autre jour, j’ai été plus loin. J’ai pas pris ma caisse pour aller au boulot à un kilomètre de chez moi. J’y suis venu en vélo et j’ai gardé mon casque jusque dans le bureau. Ouah le fondu de la teuté ! Je vous le dis moi tout de go ! La révolution elle s’approche et la bidoche ça va saigner.
Mais il y a pire… Vendredi dernier, alors que c’était poisson à la cantoche, j’ai repris du rabe de crème brûlée après m’être engouffré 10 morceaux de pain. Oui, je sais. Carrément suicidaire. De toute façon je suis dans le collimateur des chefs.
Et si encore ça s’arrêtait une fois que j’avais quitté le travail. Mais pas du tout. L’autre jour, on a reçu ma belle-mère à la maison et j’ai carrément enfilé un tee-shirt avec marqué dessus : pas de télé ! Le truc de ouf. Ça sent la rue à plein nez.
Pis l’année dernière j’ai même pas fleuri la tombe familiale. Enfin si, avec des fleurs artificielles…. La provoc quoi ! Je peux pas m’empêcher d’être comme ça. Et encore samedi dernier après le couvre-feu des jeunes à dix heures du soir je roulais à 91 à l’heure sur le périph. Ouais, c’est sûr, de toute façon, mes potes y me l’ont dit : toi, tu vas finir mal. Tu prends vraiment trop de risques dans la vie. Alors là, bientôt, je vais faire pire… Non, c‘est inutile de me retenir. Je sens la révolte qui gronde en moi. Tant pis si je meurs. Si je meurs eh ben… je mourrai : je vais payer mes impôts avec deux jours de retard. C’est vous qui l’aurez voulu. Vous êtes tous trop mous. Je vous l’ai toujours dit. Maintenant, y faut que ça cesse. On peut plus se laisser mener par le bout du nez.

2 comments:

Anonymous said...

Et vive les pantoufles et la révolution!
f.biger

Laurent Deheppe said...

Éditer de la poésie n'est cependant pas un "petit" geste.

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