Certaines personnes me reprochent de ne jamais me reposer, de ne jamais m’arrêter de faire
quelque chose. C’est vrai : quand je n’agis pas, c’est que je ronfle. Il
m’arrive même d’avoir l’impression de me reposer, alors que je bouge encore…
Et pourtant, de ma part, c’est juste une façon
d’appliquer les consignes.
Dans une société de consommation digne de ce
nom, il ne faut jamais s’arrêter de faire quelque chose, car cela signifie
acheter et donc permettre à quelques privilégiés de ne pas bosser (y compris au
jardin, qui est pourtant un passe-temps naturel, je me suis payé une griffe
pour aérer la terre après mes neurones).
De plus, quand on commence à dire de quelqu’un
« qu’il repose en paix » ou « paix à son âme », c’est
toujours mauvais signe pour ce quelqu’un.
Ainsi, je préfère ne pas appartenir avant terme
à un club qui a déjà beaucoup d’inscrits d’office : avant l’heure, c’est
pas l’heure...
En réalité, le manque de repos créée du bonheur, car il y a
toujours quelque marmite sur le feu, qui exige que l’on s’occupe d’elle. Et
s’occuper des autres, c’est leur faire plaisir, et aussi se faire plaisir par
effet boomerang (sans aucun dégât matériel apparent, je vous rassure).
En ce qui concerne l’écriture -même combat- je
me suis tu jusqu’à présent, sur le sujet par peur de la concurrence ! -
mais cette fois-ci, le tabou est brisé : allez y, ne vous gênez pas,
bossez à donf, créez vos propres revues, si possible en version papier, parce
que sinon, c’est pas drôle. Et même pas bien présentées, comme la mienne !
« Et moi, et moi, et moi dans tout
ça ? », ne tarderont pas à demander les hauteurs très poliment
perchés sur leur ego de papier. Eh bien vous, non plus, ça ne vous ferait pas
de mal de vous y mettre. D’ailleurs, à vous observer, peu vénérables hauteurs,
je subodore que vous vous éclatez pas tant que ça, en pensant qu’à votre
écriture. Y a même sûrement de quoi devenir dingue, à tourner dans sa cage,
avec ses mots persos...
Si ne rien faire, voire, ne pas s’occuper des
autres, rendait plus heureux tout le temps, je me reposerais peut-être. Hélas,
la démonstration n’étant pas apportée, je persiste et signe.
Mon seul rêve serait juste de pouvoir ne jamais
m’arrêter de faire ce que je veux et au rythme que je veux, mais ça, c’est une
autre histoire…
P.M.
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