Wednesday, March 17, 2010

De Marie-Anne Bruch (extrait de T-B 64)

Présents


Nous offrons des fleurs, indifféremment, aux femmes et aux morts ; mais nous n’offrons de joujoux qu’aux enfants car les femmes et les morts ne savent jouer qu’avec les apparences.
La jeune fille du métro garde son bouquet d’anémones sur ses genoux, avec la sainte envie de le jeter par la fenêtre.
Fleurs périssables – à l’image de l’amour – fleurs encombrantes – à l’image de l’amour – fleurs coupées, sacrifiées en pleine jeunesse, comme si l’amour était une coquetterie, un caprice décoratif.
Nous offrons des fleurs, indifféremment, aux femmes et aux morts : marguerites exsangues pour elles, immortelles pour eux ; mais nous n’offrons pas de bouquets aux enfants, puisqu’en eux germent déjà les mauvaises herbes et la folle avoine.

No comments:

C'est la fin de Traction-brabant

Tout est expliqué dans le document ci-après (cliquer sur l'image pour davantage de lisibilité) :