Tuesday, February 21, 2023

La poésie selon Yvan Avena et pas mal selon Malta (Traction-brabant 30/31)

Théorie de la littérature


Pour une certaine catégorie d’intellectuels la poésie est essentiellement un dérèglement du langage établi et, à ce titre, elle doit être regardée comme une forme de déviation sémantique suspecte. Pour d’autres il s’agit d’un alignement, plus ou moins harmonieux, de mots et de pensées hautement spirituels, dignes d’attention pourvu qu’ils respectent les règles grammaticales. D’autres encore nous expliquent que ce qui est important n’est pas ce qui est dit, mais ce qui se cache derrière les mots. Mais le fin du fin, l’excellence, le Nirvâna, c’est quand ce qui est caché dans le poème est vide de sens, vide de contenu, vide de tout engagement car alors nous entrons dans le vénéré domaine de la poésie « pure ». Plus le poète est abscons plus « pur » il est considéré.

Parallèlement, ces milieux intellectuels hautement raffinés cultivés et établis, qui se délectent dans la recherche de sens cachés de mots qui ne veulent rien dire, s’acharnent, sans relâche, à dénigrer la poésie engagée qu’ils assimilent, quelle que soit sa valeur littéraire, à de la propagande. Ce sont des théoriciens qui ont décidé un jour que « l’on ne fait pas de la bonne poésie avec des bons sentiments» ? Comme si le fait de n’avoir pas de sentiments – ou pire encore : de les cacher… - était un obstacle pour écrire de la bonne poésie.

J’affirme ici que, si l’engagement social ne fait pas nécessairement de bons poètes, l’égoïsme et l’indifférence ne seront jamais de bons ingrédients pour la vraie poésie.

[Note du poézineur : c’est marrant, ce qui est décrit là dedans, j’ai déjà vu ça quelque part]

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