Saturday, April 11, 2009

Traction-brabant 44

C’est Marrant. Depuis deux trois ans, je vois fleurir de plus en plus de pseudos dans Traction-brabant, alors qu’au début, lorsque j’ai commencé, pour parler comme un vieux con, ils se comptaient sur les doigts d’une main.
Que certains poètes ne se sentent pas précisément visés par cette rubrique. Simplement, je m’interroge sur cette pratique que je comprends mais regrette aussi un peu.
Je la comprends parce qu’avec l’expansion d’Internet, Big Brother a des yeux tout neufs. Alors oui, dans la plupart des cas, écrire de la poésie peut porter préjudice à l’individu. Vous savez, c’est ce jeu stupide : la majorité des personnes n’écrit pas de poésie, donc il vaut mieux ne pas en écrire pour ne pas appartenir à la minorité. On sait pas pourquoi, mais c’est comme à l’armée, tu dois ressembler aux autres et pis surtout pas de vagues !
Néanmoins, la pratique du pseudo a également pour effet de faire de la poésie une maladie honteuse, voire contagieuse. J’ai toujours l’impression d’entendre dire : « La poésie c’est bien. Mais faut pas que ça contamine le reste, ma vie raisonnable, la famille etc. Faut bien savoir séparer le bon grain de l’ivraie ». Alors qu’au contraire, j’aurais tendance à souhaiter que la poésie contamine le reste, et tout particulièrement les imbéciles, qu’ils soient poussés à l’erreur, ou bien qu’ils s’ôtent de mon soleil et n’y reviennent jamais ! Parce que la poésie, c’est aussi la vie et pas autre chose !
De manière générale, j’ai envie de dire aux auteurs : Bon dieu, assumez votre état, embêtez pas tout le monde avec vos turpitudes artistiques, mais soyez quand même un peu poètes dans la vie, et si les autres ne comprennent pas, tant pis pour eux !
Il fut un temps où je me fichais des hauteurs qui étalent leur soi-disant génie, alors que les autres s’en moquent, et maintenant, je commence à me demander si nous n’allons pas tomber dans l’excès inverse, c’est à dire au 36e dessus, avec les premiers crétins, pour ne pas avoir eu le courage de nos passions et ne pas avoir assumé en plein jour notre maladie, la poésie.
Vous me direz : on peut très bien utiliser un pseudo et faire le malin auprès des autres poètes : alors là, c’est encore pire, puisqu’il s’agit de la maladie de l’agent double. Imbu de lui-même dans le réseau et fuyant dans la vraie vie.
Car être poète tous les jours, cela ne reviendrait-il pas à disposer de franchise envers les autres, et pas que pour de la poésie ?

P.M.

1 comment:

Murièle Camac said...

Aïe aïe aïe... ben là, tu appuies où ça fait mal (comme souvent d'ailleurs)...
Tu as raison, c'est sûr! Mille fois raison même! Je ne peux pas dire le contraire - malheureusement...

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