...ET ORPHEE NE SE RETOURNA PAS
*
(Fragment d'un poème écrit sur les marches de
l'université d'Athènes)
APRES l'amour
dans l'exaltation se
confondre à l'anxiété
un prostitué crie La
nuit passera
Maintenant que tout est
bleu
la foule sans visage
Ils sont venus
par le rêve des 3
sorcières
au cri de
TOUS LES ANTIQUES
PHILOSOPHES
SONT DES TERRORISTES
Après l'amour un homme
amoureux
se perd dans la rue
et quiconque le
reconnaît
construit sa coquille
Dans les bordels de
Thessalonique
& du Pirée
on viole la lumière
propre aux icônes
– Où vas-tu Orphée
j'aime un garçon
Ne te retourne pas
mon visage est las
LES manifestations de
l'esprit
fleurissent les murs
Elles hantent les têtes
fêlées
couronnent d'épines
Notre Christ
Platon
notre Christ est à la
potence
Vous avez abandonné le
charpentage du rêve
et brûlez sur l'autel
des dualistes
tous les espoirs du
monde
Ne reste que le vide
Une existence dans la
digestion
de passions illégitimes
DESCENTE de l'Avenue du triomphe des morts
et la glorification du
sang pour le sang
Et le singe démocrate
qui s’agite dans ses
conflits intérieurs
à la télévision on sert
le dogme du repenti
on agite les têtes le
long de la route de la soie
Eurydice tu es l'âme du
monde
brodée dans cette soie
mordue par les serpents
en soutane
Incarne-toi dans la
chair
ANIMA DE LA NATION
tu es la douleur de tout
un peuple
N'enfonce pas dans ta
bouche le fruit immatériel
Toutes les grammaires du
monde l'ont chantée
et dans le rêve des trois
garces l'ont maudit
LE ciel couvert s'ouvre
sur le doigt du prosateur
laisse par
goutte-à-goutte le sang s'épandre
sur les soies de la robe
des philosophes
et la bouche dans cette
soie s’unit au venin
mais à quoi bon puisque
qu'après l'amour
la fuite
et les ténèbres d'un
désir
qui s’abattent sur un
corps
en manque de ton baiser
– Où vas-tu Orphée où
vas-tu
puisque j'aime ce garçon
c'est mon corps qui est
las
Et les princes athéniens
se moquent de la fatalité
engendrent les serpents
de leur propre damnation
Dans ce cerveau commun
aux poètes
le génie a disparu
et laissé son trône vide
pour le triomphe des
morts
(les morts sont oubliés)
Et des eaux sauvages du
Léthé
rien ne compatit
à cette personne
dénigrée
dans ses draps
Sur sa langue tiède
il a disparu sans
laisser de traces
dans un étrange
renversement
des pôles magnétiques
l'oubli qui suppose
qu'il y eut une chute
avant l'abandon
LE texte manque...
IL apparaîtra dans le jour
Celui qui est attendu
l'enfant tient une
grenade
fermement dans la main
les sorts sont jetés les
foules
en extase dévorent
le film des amours
folles
& les innocents sont
jetés
à la rue sans sommation
Nous sommes pénétrés de
ces jours étranges
la miséricorde
par ondulation
il s'enfouit toujours
sous son drap
pour n'être vu de
personne
qu'il meurt
qu'on l'oublie
c'est la volonté de ses
propres sphères
un homme perdu dans son
temps
Il retiendra jusque sa
mort cette douleur laissée
devenue une partie de
lui-même
Et le texte manque
le texte vient à manquer
de souffle
son corps posé sur le lit
Il rêve de sa perte
et sait que dans
l'immensité de son territoire ardent
Orphée ne se retourna
pas
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