Wednesday, August 13, 2014

De Bruno Toméra (extrait de T-B 9)

Polaroïd de vacances

Le soleil dessine des auréoles
Sur les lunettes couleur de nuit,
La chair brûlée et grasse
S’expose devant les visages sans yeux,
Les clones se mirent dans la même glace,
La terrasse étale le bruit de ses couverts
Dans l’avidité des ventres ouverts.
Les comptes satisfaits, de leurs doigts poisseux
Décortiquent des carapaces,
Sirotent une quelconque vinasse
Qu’ils imaginent nectar,
Fiers rusés renards
Leur langage en de ternes économies
Se glorifient de plates affaires
Et de rassurantes philosophies,
10 Euros de rabais à « Pigeon Partenaire »
15 sur une brinquebalante cuisine garantie,
le néant est une somme de petits prix.
Les hommes découpent les jupes de passage
Les femmes s’essoufflent à n’avoir plus d’âge
Les hommes rêvent les femmes de leurs amis
Les femmes se rêvent d’autres nuits.
Puis ils promènent leur esprit repu
Sur le sable qui les maudit,
Une pensée fluette vite interrompue
Leur fait espérer qu’ils ont côtoyé un autre éden,
Parés pour défiler de l’ennui aux ennuis
Dans une année nouvelle où blanchissent leurs membres,
Accepter l’enfer ne leur est plus une gêne ,
Pendant ce temps là l’océan attend septembre
Et pleure des débris

1 comment:

Anonymous said...

TB 9 ou TB teasing, il y a des polaroïds qui filent des hémorroïdes: ne partez plus en vacances merde!

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