Je n’ai jamais ressenti le besoin d‘expliquer aux nouveaux lecteurs de Traction-brabant plus que quelques détails qui pourraient leur paraître inexplicables de prime abord : l’origine du titre, l’énumération de l’intérieur de la couverture, les « A dit ». Mais à part ça, je trouve que les poèmes se suffisent à eux-mêmes. Il n’y a rien d’autre ici que des flashes, en un même flux appartenant à chacun de leurs auteurs et qui s’entrecroisent sur ce lieu de papier comme feuilles mortes aux couleurs parfois chatoyantes et refont le paysage d’une bande dessinée à chaque fois repris(é)e comme une vieille chaussette. A l’opposé, dans une véritable revue, il est demandé à ses concepteurs bien davantage, par exemple de mettre en place tous ces dispositifs qui font semblant d’expliquer l’inexplicable, en cantonnant les poèmes à un thème, en les rangeant dans une certaine partie de la revue et pas dans une autre, bref, en en faisant des petits soldats de l’armée régulière. Pour ma part, je préfère me plonger directement dans les écritures, au risque de m’y perdre. Alors, si vous avez absolument besoin d‘avoir des précisions sur le pourquoi du comment, j’en profite pour lancer un avis de recherche à l’adresse du chroniqueur qui m’expliquera plutôt comment fonctionne le monde scientifique réaliste économique, et qui décortiquera ce moteur là. Pour le reste je n’ai guère besoin d’abîmer les sensations, de restreindre l’imagination ou de limiter la liberté d’écrire par des analyses. Voilà qui me paraît inutile, sauf s’il s’agit de promouvoir un texte avec des mots simples (ne rigolez pas). Car il n’y a ici que des gens qui se réunissent animés par une même volonté de résistance et de compréhension. Si vous voulez en savoir plus sur les poètes, soulevez l’étiquette de leurs noms. Contactez-les. Nous ne sommes ni au supermarché ni au musée ici. Sinon, je crois aux vertus des trous de ver. Les commentaires vraiment littéraires ne nous permettent jamais de nous en sortir et si nous n’avons besoin que de cela, c‘est que notre situation matérielle est plutôt enviable. L’intuition accouplée à l’amour devrait être plus efficace pour trouver des solutions aux vrais défis qui zèbrent notre vie en nous permettant de traverser plusieurs mondes étranges et étrangers, tour à tour effrayants ou désirables.
P.M.
P.M.
3 comments:
Traction brabant:
A l'origine,Action baba. Mais les babas n'aimaient pas trop l'action, ce qui énervait le sieur Maltaverne (qui n'était pas né pourtant) mais qui poussait dèjà des brrrr brrr br , ce qui donna "action braba"; A son arrivée au monde il resta les bras ballants (on le comprend, dans les années 70 (19..) le monde n'était plus "très" beau à voir) d'où "action brabant"
- mais c'est très con ton truc, vraiment très con!
Bon de très j'enlève ès et ça donne TRACTION BRABANT. CQFD
Fabrice
Un artiste qui ne s'intéresse pas qu'à lui-même doit d'urgence changer d'activité. Travailler dans un hôpital, partir très loin de moi (si je n'ai pas besoin de lui avant) faire de l'humanitaire…Que tous ceux qui ne s'intéressent pas qu'à eux-mêmes commencent pas s'intéresser à moi… Ce qui me soulagera un peu car il est épuisant et désespérant d'être seul à penser à soi-même.
Fabrice
Oui mais...Très souvent il y a un "mais" dans les grandes idées sur la liberté.
Je lis des choses intéressantes ici, que je voudrais pouvoir retrouver lorsque je repasse. Mais, non, je ne suis pas libre de les retrouver, ou alors, libre à moi de les retrouver, et du coup, je me sens prisonnier d'un non classement arbitraire. C'est ton choix, mais(encore oui) tu imposes ta vision de la liberté, qui du coup (encore oui) n'en est plus une.
Je suis pourtant d'accord avec toi lorsque tu sembles dire qu'on ne peut quand même pas tout classer, ranger, poser dans des petites boites. J'ai toujours refusé (rébarbatif) d'écrire sur un sujet, un thème particulier imposé.
Cependant, lorsque je me rends sur un blog, un site, j'aime assez, si j'ai décidé de le suivre, ne pas avoir à ramasser des petites notes jetées ici où là. Ce qui n'enlève rien à la possibilité de "liberté" si son auteur(celui dudit site) travaille un peu, voire,innove. Pareil pour les dates. Le temps existe, et parfois, une situation d'un texte dans l'espace temps, peut aider à mieux en saisir le sens, tout du moins le sens possible.
En imposant ce style brouillon, tu expliques bien le rejet que tu as pour l'égocentrisme des "hauteurs" comme tu les appelles, mais ce faisant, tu ne parviens pas à masquer le tien propre, l'intérêt que tu portes à ta "haute" idée de la liberté. S'intéresser à soi, c'est aussi, bien entendu, sauf à avoir l'esprit complètement obtus, essayer de comprendre le monde qui nous entoure, les autres, en somme. La révolte oui, l'anarchie non.
Selon moi, par ce genre de petites notes, tu ne fais que démontrer que tu es un "hauteur" comme les autres.
Ce commentaire mi-fougue mi-raison, mélange beaucoup de choses, du coup (3 fois) il a certainement sa place ici.
Tout comme il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, il ne faut sûrement pas assimiler l'introspection - auto-contrôle de son néant propre - à la peur chagrine du vide.
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