Sunday, June 24, 2007

De Matthieu Gosztola (extrait de T-B 36)

La lumière n'épuise pas le froid des aubes mais ajoute la musique du frisson à tout ce qui n'est pas nu.
Le printemps ; nous sommes restés des enfants en un point musical de notre âme.
Une coïncidence de moments dans un tremblement d'être, dans le reflet d'un verre laissé sur le vernis d'une table un peu rayée. Tout bouge dans le dedans du coeur.
Je trouve que la vie va doucement avec les vagues, avec les bruit des vagues.
Le lac à l'immobilité tempérée par les allers des canards au plumage révulsé dans le ciel.
Les fleurs étranges des cauchemars.
Nous sommes ensemble avec la tristesse d'un visage.
Une grande souffrance claire.
Notre amour est tellement de jour que la nuit même hésite.
Des gestes de lueurs vers le plus haut des arbres un peu tremblants d'oiseaux.
Les arbres n'opèrent pas de tri parmi les voix du bleu.
Nous poserons la broderie légère de nos caresses sur tous les instants qui ont un vertige.
La cadence des heures met son déséquilibre dans le coeur.
Les souvenirs que j'ai de toi sont d'une clarté qui touche à la précision douce des enluminures.
Je n'ai pas pris la mesure du sérieux de la victoire des instants sur les jours.
L'été est un silence élégant qui se met à genoux dans la mer.
La vie comme le jour s'achèvent dans une ruse de la lumière.
Les paysages sont une invitation à laisser ricocher la lumière sur le coeur.
La musique exténuée du ruisseau descend jusqu'au tremblement.
Nos caresses nous installent dans un labyrinthe percé de fenêtres. Nos caresses mélangent proche et lointain. Nos caresses enlèvent tout le bleu à ce qui est bleu.
Le sommeil avec toi est une musique criblée d'étoiles.
L'approche en beautés successives dans le précipité du coeur.

1 comment:

Anonymous said...

Magnifique

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