Thursday, February 05, 2009

D'Olivier Gay (extrait de T-B 45)

Petits jours

L'aurore avait la gueule des petits jours, des petits riens,
des petites vies encore habitées par la nuit.

Les premiers humains s'emboitaient le pas dans le crachin, mal rasés, fardés de crèmes et d'odeurs synthétiques. Certaines, rappelaient vaguement le parfum des fleurs.
Tombés du lit et du ciel noir en même temps que les étoiles, ils marchaient maintenant sur ma rétine. AVC dérisoires.
Les instants de paix semblaient lointains.
Aussi lointains que ces étoiles, qui il y a encore une heure, étaient les seules à nourrir mes cils.
Devant moi, défilait désormais l'histoire de la viande malade. Une histoire crue, celle des Hommes ; bourrés de cris, étouffants en silence dans des paysages bétonnés, gris, impropres à la vie telle qu'on l'imagine.
Une vie à peine rêvée, où la douleur a sa place.

Petit miracle de violence : le jour se levait
Dans la rosée naissante, quelques mains gantées cueillaient des poubelles
C'était l'automne
Et
Dans le peu de soleil que renvoyaient les fenêtres
Les passants semblaient bien moins grands que leurs ombres.

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