Wednesday, June 26, 2013

De Corentin Leroux (extrait de T-B 78)


MdémoniAque


J’ai des démons, Recroquevillés
dans plusieurs poubelles de banlieues,
Belles valises que j’ai délaissées,
Champs lointains sans soleil,
Cimetières solitaires,

Une nuit vert vodka, S’agite
En des corps peu sobres,
Mitraillés de l’intérieur par les battements par minute de la musique,
Diabolique techno,

J’ai des démons, Calfeutrés
dans mes deux poches,
Deux mains tremblantes,
Et dans l’une d’elle,
Se love,
La précieuse petite pilule mauve,

Peur ?
Heureusement qu’en cette nuit vert vodka,
Le sinistre sort de la ville,
Apocalypse des verres trinqués,
M’effraie et m’attire
et me contrôle,
Comme une femme trop pulpeuse,

Maintenant, sensation ?
Voie d’accès vers ces vertiges voluptueux,
Tubes d’extase,
Ô suave Volupté,
J’admire ta chair tendre et obsédée,
Dans cette danse d’atomes crochus, de nez souriants, de paillettes et de mascara,
Pluie d’acide volcanique dans les cœurs,
Qui dérivent et divaguent,

Concrètement à la Concrète,
Les âmes s’ouvrent et souffrent,
s’ouvrent et souffrent,

Au rythme de ce bateau qui tangue,
Amarré,
Esclave de La Seine et de Paris,

Tant de voyages immobiles,
Dans l’esprit de ces camés,

Caméléons,
Debout !
Sur pieds, tous mes démons.

Friday, June 14, 2013

Le site d'Olivier Le Lohé

Découverte de ce jour : le site d'Olivier Le Lohé, jeune poète vivant à Paris qui agrémente son quotidien de poésie. C'est bien pour tenir le coup. Mais pas seulement. C'est pour en rappeler les charmes, aussi.
Cette poésie, qui se cherche encore à travers plusieurs formes, est volontiers urbaine.
Il est ici question de choses vues, notamment lors de voyages, et le quotidien décrit n'y est jamais aseptisé.
Il y a aussi dedans quelques poèmes en vers qui sont pas mal gaulés, je veux dire que l'on n'y sent pas uniquement la rime obligatoire...Chose assez rare pour être signalée...
Les recueils d'Olivier Le Lohé se lisent comme des livres ouverts, ce qui ajoute au soin de la présentation.
Enfin, vous trouverez des montages vidéo de photos de vacances..
J'aime bien ce site car son auteur ne s'y prend pas la tête. On n'a pas l'impression d'avoir affaire à un pohète qui monte d'emblée sur ses grands chevaux en disant haut et fort je suis POHETE ! (et pas toi) et vous remet ainsi à votre place.
C'est important, mine de rien !
Sinon, pour y aller, c'est ici !


Thursday, June 06, 2013

D'Alexandra Shahrezaie (extrait de T-B 102)

ALAIN

L'eau de mes yeux
Où est ton océan ?

J'apprends à nager
De toutes les failles
De mes espoirs contre-naturels
Si ça continue
Je vais m'acheter un maillot "arena"

Le mois de septembre
Ça tue des papillons
Et des anciens portraits

J'ai croisé Alain
Rue de la Gare
Dans ses yeux il  était écrit
Qu'il était fatigué de vivre
Que c'était la faute à tout le monde
Sauf lui
Et qu'il fallait d'urgence
Un truc ou un être
Pour nous sauver

Alain écrasait sa cigarette
Ni truc ni être

Dans l'océan de ses yeux
Alain s'est noyé

C'est la fin de Traction-brabant

Tout est expliqué dans le document ci-après (cliquer sur l'image pour davantage de lisibilité) :