Sauf erreur de ma part, du fait également qu’il est impossible de lire tout ce qui est publié sur la
question, il me semble que les termes employés pour vanter le capitalisme
néo-libéral soient rejetés de façon trop univoque par ses opposants.
Ainsi,
le terme de croissance ne
devrait pas être toujours connoté en négatif. Par exemple, la croissance d’un enfant est une
meilleure nouvelle pour ses parents que son rachitisme. Et pour ma part, je
suis très heureux de constater que mes légumes sont en pleine croissance. A l’inverse, leur
décroissance m’effraierait plutôt. Remarquez, la bonne nouvelle réside dans le
fait que la croissance est vite
interrompue par la récolte ou le pourrissement des choses.
De même, le terme de libre entreprise ne devrait pas
susciter un tel dégoût. A partir du moment, par exemple, où il ne serait
question que de libre entreprise
poétique ! Plus généralement, il me paraît intéressant d’envisager qu’un libre entrepreneur puisse vivre de sa
production, même non poétique, sans devoir dépendre d’un quelconque employeur,
tant que son activité n’est pas du trafic de drogue ou du proxénétisme.
Certes,
le mot travail est plus
contestable. Mais il n’est pas si mal que cela d’avoir un travail à faire. Personnellement, si
je n’ai rien à faire, je m’ennuie. Et il n’est pas non plus si mal que cela
d’avoir tout simplement un travail
rémunéré. Peut-être peut-on aussi objecter que le fait de ne pas avoir de travail est déjà un travail. Cela ne change rien au fait
que tout peut être travail.
On
le voit bien, la valeur contestable de ces termes réside plutôt dans la
systématisation qu’ils sous-tendent. Devoir travailler (vite), devoir favoriser à tout prix la croissance, devoir aduler la libre-entreprise (qui n’est pas si
libre que cela).
Certains mots sont d’ailleurs moins
vendeurs que d’autres. Exemple : celui de statistiques. Il devrait être interdit de ne pas cantonner ce vocable
à un usage strictement intérieur. Ou bien, en désespoir de cause, les seules statistiques obligatoires devraient
être celles des suicides causés, même indirectement par le monde du travail.
Bref,
nous aurions à faire preuve d’une meilleure productivité pour retourner contre ceux ou celles qui nous les
imposent, ces concepts se bornant pour l’instant à ne vanter que la toute
puissance du fric, sous couvert de soi-disant théories économiques.
Impactons,
impactons, mais avec d’autres
impacts.
P.M.
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