Thursday, February 02, 2012

De Philippe Berger (extrait de T-B 58)

ROUTE

La différence, c’est un laisser-aller, une conduite, un tombeau ouvert,
son berceau et ses langes couverts d’aiguilles, la vaillance d’enfant au volant,
une prise et une catastrophe réduites.
La séparation n’est pas envisagée d’avec la voie. Attendre.
Et accélérer empreint de l’élégance du cramponné.
Ses tissus, ses lamelles de cuir, son jeune torse, sur le volant, penché.

La résistance, c’est le ralenti entre deux inflexions de la courbe. Et dériver.
Ses volants décousus en contrebas, ses épingles abandonnées sur la route.
C’est la nonchalance de l’enfant-volant.

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Incipits finissants (67)

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