Les vacances, c'est comme un vase à remplir de vide. Avant, on précipite, le rythme de travail, même quand ce n'est plus du travail. Tout ce qui est à faire, et ce qui ne l'est pas, doit être terminé.
Un
empilement de tâches se fait jour, qui se contredisent presque et qu’il faut
absolument mener à bien. Cela ressemble à des casiers à remplir dans son
cerveau en un temps minimum. D’ailleurs, on est déjà en train d’harnacher le
coffre de toit. Et si ça ne ferme pas, on pousse davantage les bagages jusqu’à
ce qu’ils ressortent de l’autre côté.
Au
milieu de cette succession précipitée d’actions, l’esprit s’énerve pour un
rien. En fin de compte, les vacances trouvent leur justification, cette
dernière n’existant pas encore un mois auparavant. Par chance, il faut croire
que la nature a horreur du vide, car les tâches se succèdent une à une à
l’horizon mental, telles des armées de petits soldats de plomb ou de fourmis
industrieuses…Et toute cette agitation, pour quoi ?
Pour finir allongé en été sur une plage. Pour être surpris par les carsses du soleil qui n'est autre que de l'électricité naturelle rechargeant nos batteries. C'est bien ce que je disais : il s'agit d'un vide qui nous remplit peu à peu, en sablier inversé. Puis, au bout de quelques jours, la force, de nouveau, nous habite. Comme si, à présent, nous nous sentions plus grands que cette pile de choses évanouies qui ont squatté notre esprit avant notre départ.
Ainsi, une fois démembré, le coffre bondé n’est plus qu’un symbole d’inaction. Les objets ne nous parlent plus et c’est une bonne nouvelle car rien d’autre ne parle ici. Même les hommes demeurent silencieux, alors qu’ils continuent à dire des bêtises à longueur de journée. Tels au bureau, tels en terrasses !
Ainsi, une fois démembré, le coffre bondé n’est plus qu’un symbole d’inaction. Les objets ne nous parlent plus et c’est une bonne nouvelle car rien d’autre ne parle ici. Même les hommes demeurent silencieux, alors qu’ils continuent à dire des bêtises à longueur de journée. Tels au bureau, tels en terrasses !
Mais
ce rêve, on le sait, ne dure jamais longtemps.
Quand
la vie intérieure est enfin parvenue à prendre toute la place, il convient de
la pousser dans un coin. Le beaucoup de bruit pour rien reprend. On doit se
résoudre par mimétisme, à mener de nouvelles batailles, afin de répondre aux
ordres et de remettre en place les choses, et ce n’est pas une image - utiles
seulement au corps matériel qui nous cerne.
Hélas,
il faut admettre que ce monstre a un aspect bêtement social, et qu’il joue les
caméléons pour nous faire avaler des grosses couleuvres.
Vous
le devinez. Dès à présent, on n’espère plus que les prochaines vacances.
P.M.
P.M.
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