Inventaire
Nouvel an : impossible
bilan.
À tout hasard pourtant
j’ai dressé l’inventaire
De tout ce que j’ai
gardé en dépôt
De ce qui n’est qu’un
désordre de plus
Un désordre nouveau :
Des frénésies pour
crânes exigus
Des chevelures
houleuses tranchées dans la soie
Des draps pliés parfumés,
une averse dans l’armoire
Un billot de chêne
maculé d’éclaboussures
D’aube sur des restes
de nuit
Un escargot à la rue,
expulsé
Des limaces coquettes
essayant sa coquille
Des camelots, les
lundis, sous le métro aérien
Des nuits incertaines
mal refermées
Comme de vieux tiroirs
sur des envies lubriques
Dans la ruelle
étroite, pavés luisants,
Des réverbères
amnésiques
Angelots vieillots,
retraités du gardiennage
Des lèvres célébrant
le calice l’autel
Des livres genèses des
pires génocides
Des candélabres aux
murs de manoirs délabrés
Des arbres, le tronc
noir et la branche coupable,
Blanche à l’endroit de
la corde nouée,
L’envers d’un décor
bucolique, lynché
Des machines de
guerres froides sanglantes
Avec dans leurs
tambours toutes les voix petites
Le silence qu’on étrangle.
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