en hommage à Anna Akhmatova
Elle aime les parquets en chêne
clair,
Tâchés de cire pendant les galas,
Les vestons brodés, les robes en
taffetas,
Et tous ces regards sur sa gorge de
verre.
Toi, tu sens bon comme le Liban et
l’encens.
« La voici. Hâte-toi, ma
bien-aimée. »
Ses escarpins effleurent notre
entrée.
Elle est là. Tu trembles et ta joie
t’étrangle.
Elle et toi, seuls pour la première
fois.
La Belle Meunière tomba sur un lit
de lettres.
Elle pianote. Elle chante aussi
peut-être.
Crie-t-elle aussi parfois ? Tu t’en
lasseras.
Je connais tes yeux soumis et
suppliants.
Garde tes fourrures et tes soieries
fines,
Je n’en veux pas. Rivalise-t-on avec
Messaline ?
Offre plutôt à ta nouvelle petite
oie ces brillants.
Quand ton bonheur te paraîtra
vulgaire,
Que tes yeux gris brilleront pour
ton épouse,
N’espère pas que je me jette à
genoux
Sous les sabots de ton cheval blanc
et fier.
Ce soir, je t’accompagnerai chez ta
belle.
Ne reviens pas. Une vie simple
recommence.
Plus de sanglots pour ta frénésie et
tes silences.
Plus de mimosa brûlé par tes
prunelles.
Lyon, mai 2018
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