Tuesday, May 10, 2016

De Oni Jiko (extrait de T-B 102)

Spécimens

Je m'astreins à sortir une fois par semaine
Afin de côtoyer des spécimens humains ;
(Sans quoi, je finirais par me tailler les veines ;
Ce qui serait gênant, surtout pour les voisins).

En général, le samedi, jour de détente ;
Traînant au Monoprix pour parler aux caissières,
J'imagine parfois des choses dégoûtantes
Quand par hasard mes yeux tombent sur leur derrière.

J'en profite pour acheter du thon en boîte
(C'est un bon alibi pour me rapprocher d'elles).
Au moment de payer, mon entrejambe est moite,
Les mots ne sortent plus, je me sens irréel.

Juste avant de rentrer, je vais m'asseoir au parc
Dans l'espoir d'oublier un instant le combat.
J'entends dans mon cerveau quelque chose qui craque
Puis me mets gémir comme un chien qu'on abat.

No comments:

Incipits finissants (67)

On avait bien dit : plus jamais ça. Plus jamais ça, mais quoi ? C’est ce fantôme de l’autoritarisme, qui est de moins en moins un fantôme ...