La planète
brûle. L’eau commence à manquer. Nous souffrons de la chaleur. Le prix des
matières premières augmente. Vite, il faut faire quelque chose, apprendre à
vivre autrement, moins consommer, retrouver le goût de la simplicité, protéger
la nature.
Tiens, c’est
une bonne idée, ça. Moi, j’en veux bien, de la simplicité. Sauf qu’elle ne nous
hante guère. C’est plutôt l’inverse. Faut admettre que la vie en ville a
toujours été très compliquée. Je pense que ça découle des tonnes d’immeubles
emboîtés les uns dans les autres. Ainsi, nos idées ne sont pas très claires.
Elles se touchent pareil et provoquent des courts-circuits, si bien qu’on ne
s’y retrouve plus avec nos pensées.
D’ailleurs, il
n’y a pas que les immeubles qui se collent, il y a aussi les bagnoles. Qui a
dit que les choses avaient changé ? Je n’en ai jamais vu autant que ces
derniers temps. Si l’écologie infuse, c’est dans les pots d’échappement. Bien
entendu, il existe de plus en plus de voitures électriques qui ne font pas
beaucoup de bruit. Hélas, elles prennent autant de place que les autres autos.
Ce qu’il ne faut pas faire pour chercher son salaire ! Et les pauvres
vélos se sentent isolés au milieu de ces océans de tôle. Quant à nos écrans,
ils sont bourrés de publicités ! On n’en sort, pas, de l’abondance.
Du coup, les
alentours n’ont guère évolué depuis qu’on s’intéresse de nouveau à la nature.
Et d’abord, je ne vois pas très bien ce que cette dernière vient faire dans ma
vie. C’est pas grâce à elle que je vais la gagner ma croûte, moi ! Et
encore, je suis pas contraint de parcourir des kilomètres pour me rendre à mon
travail, comme celles et ceux qui vivent… à la campagne !
Bref, on n’y sera pas de sitôt, dans un monde plus
respectueux de l’environnement. En fin de compte, est-ce que ça nous donne
seulement envie ? À moins de me retrouver aussi nu que dans un jardin
d’Éden, je ne distingue pas de solution à nos problèmes dans cette direction.
En plus, à quoi me servirait le peu de fric que j’ai gagné s’il s’agit de
n’acheter rien ? Il faut absolument que je puisse le dépenser dans des
trucs qui ne ressemblent pas à la nature, sinon ça n’en vaut pas la peine.
Heureusement : il y a les investissements durables ! Grâce à eux,
notre avenir promet donc d’être aussi bondé que notre présent, rempli de trucs
qui nous sépareront de nous-mêmes comme avant.
Si malgré tout on veut atteindre direct la simplicité,
sans doute faudra-t-il en passer par quelques désastres très violents, au sein
d’une nature en cendres.
P.M.
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