Les notices biobibliographiques des revues littéraires sont pleines de surprises. Lisez plutôt : « Écrivain, X a publié plusieurs romans aux
éditions Y et a obtenu en 2017 le prix Machin Chose. »
Effectivement, c’est extraordinaire un écrivain qui écrit dans une revue
d’écritures et a obtenu un prix que je connais même pas, tellement il y en a.
Ça valait le coup de publier cette notice biobibliographique ! Après, tout
dépend de ce que recherchent les revuistes. Si c’est le sérieux, je salue leur
réussite. Le lecteur est sûr de la qualité de la marchandise livrée. En même
temps, en voilà, une belle approche libérale élitiste : à partir du moment
où seuls des professionnels sont édités, les lecteurs deviennent consommateurs,
et du coup, il est essentiel de ne plus mégoter sur la qualité des
collaborations ! Bonjour la sympathie de l’entre-soi !
Allez ! Les revuistes, avouez qu’en révélant de tels scoops, vous ne nous vendez guère du rêve. Ayant affaire à des fonctionnaires de l’inspiration, je vous préviens, mon cœur va palpiter beaucoup moins.
De toute façon, je la connais déjà, la plus belle notice biobibliographique. C’est celle-ci : « Ces poèmes sont ceux d’un jeune homme de vingt ans qui a cessé d’écrire depuis pour aller vendre des babioles en Abyssinie ».
Vous l’avez reconnu, n’est-ce pas. Il s’agit toujours de Rimbaud. Ça, ça a de la gueule comme biobiblio ! Le champion toutes catégories.
Alors, laissez plutôt la vie verser de l'action dans votre poésie.
Par exemple :
"Archéologue, elle finance ses expéditions en faisant paraître des guides et des ouvrages relatant ses exploits de pilleuse de tombes. Cependant, alors qu'elle a 31 ans, son avion s'écrase dans l'Himalaya. Elle est la seule survivante de ce crash qui la contraint à errer pendant deux mois avant de retrouver la civilisation. C'est suite à cette expérience hors norme qu'elle a couché sur le papier les poèmes post-traumatiques ici publiés."
Bon, je l'avoue, c'est Lara Croft, mais son histoire vaut plus que celle d'un écrivain, non ? Vous allez me dire : on peut être aventurier et écrivain. Oui, mais ça a plus de panache quand l'écriture vient après la vie, et non l'inverse.
P.M.
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