Vagabondage
Je suis sorti. Sorti de moi. Mais, de me voir seul au milieu des raies, j’ai été pris de vertige. Vertige de matière vide des pieds jusqu’au menton. Vertige d’une scène sans lueur. Vertige d’un chemin sans route - inconcevable. Et ce vide - si profond qu’il en éteint la profondeur - m’a ramené en corps : aux marges du monde, j’ai caressé - dans un frisson - les limites de la conscience. Combien de temps ai-je passé loin de moi ? Ce n’est pas une question. Le retour à la plaine, le retour à ses larmes, le retour à ces longues respirations nocturnes n’est pas un choix. En brouillures sous le ciel éclaté, j’ai voulu embrasser l’univers en désordre - impossible. Retrouver l’harmonie pour en laper chaque goutte ; reconstruire le tableau pour y vagabonder - pleinement. J’attends toujours la lune.
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