Tuesday, September 26, 2006

De Jean-Jacques Nuel (extrait de T-B 47)


UNE MAUVAISE ORIENTATION APRÈS LE BAC


Le problème, dans ce pays, c’est que tout le monde veut devenir écrivain. Le numerus clausus a bien été augmenté récemment, mais il ne permet de satisfaire qu’un pourcentage infime des vocations. Les jeunes ont une perception erronée, une idée fausse de notre condition. Dans leur esprit, l’écrivain – du moins dans sa version mâle – est un individu volontiers dépravé, débauché, souvent buveur et fumeur, parfois drogué, mais toujours couvert de femmes. La réalité, pour l’immense majorité des auteurs – croyez-moi sur parole ! -, est plus décevante et monotone ; seuls quelques dizaines d’écrivains en France (les rares qui vivent de leur plume) correspondent à cette flatteuse description.

1 comment:

Anonymous said...

C’est que tout le monde veut devenir auteur surtout ! Quant à la perception, buveur et fumeur, des qualités dépassées hélas ! Aujourd’hui l’auteur c’est celui qui a été footballeur ou tueur en série. Pour devenir auteur, il faut avoir été star de quelque chose avant. Il arrive, avec une bonne campagne de pub, l’investissement personnel de gens comme BHL ou d’une valeur commerciale équivalente, qu’un auteur devienne célèbre sans passer par un ballon ou un flingue, mais, généralement, l’année suivante le nouveau génie est oublié. La qualité littéraire est très secondaire voire totalement ignorée, question petite musique, tout se joue sur la portée médiatique. Le potentiel pécuniaire, voilà le facteur déterminant.
Les buveurs, les fumeurs, les drogués, ne font plus recette, au contraire. Nous sommes entrés dans l’ère des cinq fruits cinq légumes, de la drogue saine qui génère des médailles propres. C’est parmi ces gens qu’on trouve la graine d’auteur, ils font rêver, alors on peut se dire pourquoi ne pas tenter le best-seller sans passer par la médaille. Quel raccourci ! Dingue la jeunesse, rien à foutre du numérus clausus !
Autrement, pour ceux qui veulent vivre de leur plume, pourquoi ne pas élever des poules, sans E d’or, un lipogramme à la Perec. Un truc d’écrivain quoi, presque.

F.M, celui de l’Autobus

C'est la fin de Traction-brabant

Tout est expliqué dans le document ci-après (cliquer sur l'image pour davantage de lisibilité) :