Poème d’un autre
Peut-être bien que tout
devrait crever, mais le souper du port apporte en pluie l’idée que tout
pourrait durer encore un souffle. Sur ce presque rien de délai, le chemin de ce
fil en mouvement vers son néant, enflent et se mêlent aux voiles les visages
importants, les voix cassées des vieux qui savent et blaguent, et l’on sent que
se désassemblent nos pores même. Craque et s’effrite en bouts ce texte que l’on
ne parvient plus à recoller dans le bon sens. On a lutté pour semer direction
sous une pluie vague. Traîné nos yeux-carrioles en vrac et ronds carrés des
heures, hurlant qu’on ne voudrait plus croire à rien, c’est faux... et rire.
Quand l’imminence aux mâts s’enroule d’une naissance distraite et floue qu’on
ne situerait plus au creux des teintes... ou qu’on sent s’annoncer dans l’ombre
en araignée paisible et seule, et déposant l’envie de rester replié ici des
heures, à voir se projeter sur l’eau le démon du désir qu’on a d’en finir au
plus vite. Alors que grasse et de la peau du cul raclant le noir épais et doux
que l’on n’aurait plus l’envie forcément d’accoler à notre insomnie, l’envie
redéboule grave et fait cow-boy que tout crève et s’éteigne ici enfin.
Commencer par un gros carton des étoiles connes avancées par ce ciel gaufré et
vide que l’on n’en finira jamais de malmener de nos yeux lourds, que l’on
voudrait sur le champ déchirer de nos doigts morts, pour la raison pure et très
bête qu’on n’a plus aucune raison de le voir, ni moins de raisons de le peindre
ou pendre encore, ni même de porter nos vies plus loin, quand stock épuisé de
sourires avant la lune avec le sucre... et la raison bien moins couillonne
encore qui brûle et vrille et reprend fil au fond du noir en torche hilare que
nous nous refusons d’un bloc uni, têtes cognées, pas réduites, frénétiques, à
demeurer de ce purin de ciel un doigt de plus, et sans orgueil, la nuque basse
en berne ou la mouche qu’il compisse.
Marseille, le 19 avril
2013
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