Dis-moi comment la poésie avant c’était…plutôt ça : « Où qu’on/ jette le regard/ des montagnes/ s’appuient/ contre la verrerie du ciel/ avec des bagnes/ et des mines./ Mais dans les ateliers des fabriques/ l’esclavage/ était plus douloureux encore/ que celui des bagnes »[1] Ou : « Rien n’obscurcira la beauté de ce monde./ Les pleurs peuvent inonder toute la vision. La souffrance/ Peut enfiler ces griffes dans ma gorge. Le regret,/ l’amertume, peuvent élever leurs murailles de cendre… » [2] Ou : « Je longe le fleuve de sang et de larmes/ qui traverse les inquiétantes ruines./ Je sens l’odeur des prédateurs, l’urine/ de la hyène, la matière fécale des jeunes bébés… »[3] Etc.… Ca bardait, ça chiait un max, les gars, ils en bavaient, ils étaient vilains mais ils n’avaient pas peur du lyrisme. Ils osaient. Ça les empêchait pas de mourir (presque) comme les autres sauf qu’avant au moins ils avaient le loisir de secouer le cocotier du temps qui passe.
Tandis qu’aujourd’hui la poésie valable la plus souvent publiée, c’est du style : « J’ai regardé/ les fleurs/ sur le balcon/ dans mon placard à balais/ il y avait des roses/ oubliées ». Zut alors ! C’est du 2 de tension, le blues de la supérette, ça casse pas trois pattes à un connard ct’ histoire ! A ce rythme là, on finira jamais la journée. On va s’endormir c’est clair. Si c’est ça être adulte, on se croirait dans un film français. Eh bien moi j’aurais envie de dire arrêtez tout ça ! Envoyez la purée ! Y a plus que dans les concerts de punk (pis de Bruckner) que ça chie encore un peu ! Faut qu’ça avance, qu’ça donne envie de forcer des barrages d’indifférence la poésie …Nom de bleu, on n’est pas déjà arrivés à la maison de retraitement des déchets humains, nos bedaines elles ont du nerf !!!!
Hélas, le lyrisme c’est has been apparemment, c’est même interdit, carrément la honte oui ! On est comme ça, on aime bien ce qu’est petit. Coûte moins cher au kilomètre ! On renchérit sur l’actualité, donc. Enfin, pour un peu de temps... P.M.
Tandis qu’aujourd’hui la poésie valable la plus souvent publiée, c’est du style : « J’ai regardé/ les fleurs/ sur le balcon/ dans mon placard à balais/ il y avait des roses/ oubliées ». Zut alors ! C’est du 2 de tension, le blues de la supérette, ça casse pas trois pattes à un connard ct’ histoire ! A ce rythme là, on finira jamais la journée. On va s’endormir c’est clair. Si c’est ça être adulte, on se croirait dans un film français. Eh bien moi j’aurais envie de dire arrêtez tout ça ! Envoyez la purée ! Y a plus que dans les concerts de punk (pis de Bruckner) que ça chie encore un peu ! Faut qu’ça avance, qu’ça donne envie de forcer des barrages d’indifférence la poésie …Nom de bleu, on n’est pas déjà arrivés à la maison de retraitement des déchets humains, nos bedaines elles ont du nerf !!!!
Hélas, le lyrisme c’est has been apparemment, c’est même interdit, carrément la honte oui ! On est comme ça, on aime bien ce qu’est petit. Coûte moins cher au kilomètre ! On renchérit sur l’actualité, donc. Enfin, pour un peu de temps... P.M.
[1] De Vladimir MAIAKOWSKI, extrait de « Vladimir Illitch » (Editions l’Harmattan) ;[2] D’Ilarie VORONCA, extrait de « Beauté de ce monde », poème reproduit dans le numéro de la revue « Plein chant » n°77 ;[3]D’André LAUDE, extrait de « Le ver dans le fruit », ("La revue des ressources", sur Internet)
7 comments:
tout a fait d accord!
j aime pas les placards - a balais et tous les autres....- on est en perte de vitesse et de plaisir en poesie!!!!
tiens, envie de lire Maiakowski today...
tiens, envie de lire Maiakowski today...
Ah non mais le lyrisme, ça fout les jetons, à tel point que quand je vire lyrique, je t'avoue, je garde ça au fond du tiroir.
Parce que, je sais pas, c'est tellement délicat à manier le lyrisme, non ?
Vraiment, ça fout les jetons d'en écrire.
Moi, franchement, le lyrisme, ça me fait pas peur, je plonge tout entier dedans, du moins, j'essaye...
A une conscience
Combien de fois tu n'as pas voulu voir !
Combien de fois tu t'es détourné de cette plainte sourde !
Combien de feintes pitoyables
pour conjurer cette flaque
d'os et de chair !
Combien dans tes pas hâtifs de pressants prétextes
pour ne pas fixer ce miroir sans tain
et risquer tout à coup
des éclats de détresse,
et risquer plus encore
de te confondre avec cette ombre avachie et veule,
cet homme comme une seiche collée à un carton
et qui pue à l'étal du jour
plus que l'urine, la crasse, la vinasse - ta honte.
Oh ! comme elles sont belles
tes hardes
du dernier cri !
Oh ! magnifique,
ton bonheur à l'abri des chiffres
et leur potentiel de soleils délocalisables !
Qu'il te va à merveille
et te vaut bien !
toi qui te retranches derrière
cette paire de lunettes noires
que même sous la pluie tu gardes
pour n'être point trop aveuglé
par ta criante pauvreté de coeur.
Et puis quelle idée de foutres des roses dans un placard ;-)
oui c'est vrai c'est quoi cette histoire de roses au placard :)
Post a Comment