Friday, September 09, 2005

De Florent Schwartz (extrait de T-B 33)

Les inachevés (extrait de « La défaite »)

Nous, les tant fragmentés du corps
qu’il n’en reprend ses esprits
son souffle
en morceaux mille
affects et mots
irrassemblés jusque dans le je toujours commun.
Qu’est-ce qui repulzzerait notre être ?
Où, bringuebalant notre inter-désir,
nous rendre ?

Les grands dispersés petits
que nous à peine sommes,
des frénétiques qui parlons froid
plat
Soustraits, sans queue ni tête,
au monde, trop perméables au monde
qui s’en vient à la charge
nous darder nous défaire
Nous chacun le porte et croule coule
sans nous décharger une épine
d’une botte de rien.
À cris,
nous en bouffons de ce chaos n’arrête pas de cabosser.
Au cachot rompus d’à-coups
restons las, enfermés sur, malgré.
Épuisés des parcelles de la folie joyeuse
qui guère ne s’incrustent
mais filent au-devant
desquelles nous souviennent seules
nos claudications douloureuses.

Nous, les désaccordés
voudrions jouer fluide facile
bien droit juste
mais hoquetons
c’t’une mal-musique :
déconcerto pour instruments manquants.
Œuvres toutes achevées en face
– exceptées les propres nôtres
débiles –
Les puissantes rassurantes comblées comblantes
– Vienne la nuit tonnera leurre
leurs jours s’en vont, nous les demeur
-és
tremblons.
Disparaissons, veux-tu ?
Or, pas un silence, pas une sieste
Ne nous achèvera.
Rompons, rompons, qu’un sans-ligature
Nous abrège, nous cillons.

Nous, les infructueux
Nous ne verrons plus rien
– jamais rien n’avons vu –
tout en pièces inconsolables ciliables
poursuivent notre inachèvement,
recommençons,
nos ténèbres déposées alentours
Ce vide entre nos membres et nos pupilles
Nous, les sans-fin,
in-finis, in-finis,
Nous, irrésolus,
recommençons.

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