Thursday, December 29, 2005

De Mickael Berdugo (extrait de T-B 63)

Château médiéval, parking souterrain,
Escargot en coquelicot,
Sans bruit et sans âme,
La télévision dort, dort, dort
Les années se suivent comme
Des couloirs sans fin
Menant à une pièce sombre
Où rit un singe Tchernobylesque. 


Montagne, mer, civilisation à quatre mains
Jouant sur un piano rouge,
Les mannequins se jettent dans la mer,
Une vague accoste sur la chaussée,
Les pommes roulent, roulent, roulent
Dans ma bouche lunaire.
Les érudits pensent à la prochaine récession,
La monnaie se délite en des morceaux de sucre
Avalés par le serpent tacheté.

Un coin de table où est écrite la Bible,
Un Dieu fissuré porte sa barbe à son cou,
Les synagogues au clair de lune
Chante en Hébreu les exploits de Moïse.

Une roue tourne, une roue tourne,
Paris s'encanaille dans les bras de New York,
Il pleut un sang mauvais dans les rues,
Les clavicules se collent les unes aux autres
Nous devenons une lunette
Mirant l'horizon désert. 

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Incipits finissants (67)

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