uie rouge
Tu
as longtemps pleuré les larmes d'un autre
Des
pleurs de sang venus des yeux d'un autre
Légués
par une douleur étrangère à ton corps
Tu
as reçu de ta lignée le poids d'un deuil de plomb
D'où
te vient la noirceur qui sillonna tes membres?
D'où
vient que tu songeas si souvent
À
noyer des fleuves avec ton sang d'esclave
À
couvrir la ville des éclats de ta chair privée de vie?
Il
a fallu le béton et l'acier pour endurcir ta volonté
Que
tu sois envahi par la matière urbaine et sale
Pour
éclaircir le sang maladif de tes artères
Le
répandre savamment sur le cuir tanné des trottoirs
Et
endurer les pleurs qui noircissent le flux de tes discours
Ou
tes hurlements d'enterré vivant
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