nous n'aurons plus d'été
à dessabler les jouesenvelopper les corps de tissus secs et vifs
à creuser les mots d'ouvrages
-d'encres et de riens-
et ton bras blanc
ton bras blanc décomposé là-bas
nous n'irons plus
-arroser les ruisseaux
-jeter des glaçons aux soupes de pain de vin
le train roule si vite
essuie mon chagrinplus de fauteuil plastique
mi-ombre et mi-sommeil
je déteste
arbres-haies-colza brûlant-champs labourés/hirsutes
les poteaux électriques et leurs fils
enfants raides tendus coupants hautains
tous pareils
le ballast de bure
et les touffes de genêts
les lapins au cul blanc
dans les champs le matin
la douleur des murs
la voix du contrôleur
arbres-haies-colza brûlant-
champs labourés/hirsutes
nous n'aurons plus d'été
à ensabler ton ventre
et les gares où descendent
les morts et les vivantshôtel des voyageurs et les horloges rondes
panneaux indicateurs et parkings bouffis
mon mouchoir à chagrins est plein de carreaux sombres
allez viens
j'aime un peu les lapins leurs petits culs pelés
l'ombre de leurs oreilles
et leurs chapelets de perles
à cache-cache dans l'herbe
agitée de murmures
1 comment:
Si beau. Si tendre. Si féroce aussi madame la mort.
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